A. Le Bourg-Neuf.
[Insérer image A ] Le Bourg-Neuf, le plus récent des hameaux ranvillais n’apparait pas sur le cadastre de 1826 mais il est clairement répertorié à partir des recensements de la population postérieure à 1851. Ce hameau constitué de 8 maisons et comptant 24 habitants à proximité de la mairie et de l’église est aujourd’hui au cœur du village. Il s’est surtout développé après 1945.
B. Le cimetière militaire anglais et la croix des troupes aéroportés.
[Insérer image B ] Le cimetière militaire de Ranville fut l’un des premiers aménagements établis après le Débarquement du 6 juin 1944. Dès les premiers jours de la libération, l’armée britannique aménagea cette parcelle pour accueillir les tombes des soldats tombés lors des combats. Le terrain, offert par le Comte de Guernon Ranville, propriétaire des lieux, fut ensuite transféré à la Commonwealth War Graves Commission (CWGC) pour en garantir la pérennité. La croix des parachutistes, érigée en béton à proximité de la grande croix du sacrifice, fut installée fin août 1944. Actuellement, elle est entourée de quatre capsules d’air comprimé provenant des planeurs utilisés le jour J. Achevé en 1952, le cimetière abrite 2 564 tombes de huit nationalités différentes, incluant des soldats britanniques, canadiens et allemands. Parmi elles, la tombe d’Émile Corteil et de son chien Glen est l’une des plus visitées. Contrairement à la légende, Émile Corteil ne repose pas avec son chien. Tous deux avaient été enterrés dans une même tombe provisoire près de la batterie de Merville, mais lors du transfert, seul Émile Corteil fut déplacé à Ranville.
C. l’église Notre-Dame-de-l ‘Assomption et son clocher.
[Insérer image C ] L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, fondée au XIIe siècle, constitue un élément central du patrimoine de Ranville. De cette époque médiévale, seul le clocher subsiste, caractérisé par une maçonnerie en arête de poisson typique de l’architecture normande. Jugée vétuste et trop petite pour la population croissante, une nouvelle église, plus moderne et conforme aux goûts du XIXe siècle, fut construite en 1860.
D. Le cimetière civil.
[Insérer image D] Le cimetière civil (D), attenant à l’église, a accueilli les premiers morts des combats du Débarquement. On y trouve les tombes de soldats britanniques, comme celle du lieutenant Dan Brotheridge, premier soldat allié tué le 6 juin 1944, ainsi qu’une tombe allemande anonyme. Une légende locale, relayée notamment sur Wikipédia, attribue cette tombe à un tireur d’élite retranché dans le clocher de l’église. Toutefois, il semble qu’il s’agisse d’une confusion avec Bénouville. Le clocher de Ranville n’a pas abrité de tireur d’élite, mais possiblement des observateurs allemands. Par ailleurs, le lieutenant Sneezun, du 12th Battalion, The Devonshire Regiment, a confirmé la présence d’une estafette allemande neutralisée près de l’église le soir du 6 juin. À proximité des tombes militaires, quatre tombes appartiennent à des membres du commando Kieffer décédés après-guerre. Ne pouvant être enterrés dans le cimetière militaire réservé aux morts au combat, ces vétérans ont choisi de reposer dans le cimetière civil, à proximité de leurs camarades. Parmi eux se trouve l’abbé de Naurois, aumônier du commando Kieffer, Juste parmi les Nations et Compagnon de la Libération.
[Insérer image E] Au centre du cimetière civil de Ranville, se trouve une colonne en pierre surmontée d’une croix de fer forgé. Il s’agit d’une croix hosannière ou croix de cimetière, fréquent en Normandie. Ces monuments, généralement érigés entre les XVe et XVIIIe siècles, servent de point de rassemblement lors des cérémonies religieuses, notamment au moment des Rameaux, d’où leur nom issu du chant Hosanna. Ces croix marquaient aussi symboliquement l’espérance chrétienne de la résurrection au sein de l’espace funéraire.
E. Le monument aux morts.
[Insérer image F] Le monument aux morts de Ranville (E) honore les victimes des deux conflits mondiaux. Il est surmonté d’un très classique Poilu, peint en bleu horizon. Pendant la Première Guerre mondiale, la commune a perdu 43 habitants, représentant 35,25 % de sa population âgée de 20 à 39 ans en 1911, un chiffre bien supérieur à la moyenne nationale de 20-25 %. Sur la population totale de 519 habitants, 8,29 % sont morts, illustrant l’impact dévastateur de la guerre sur cette petite commune rurale. Le soldat français moyen mobilisé pendant la Première Guerre mondiale était un jeune homme, rural, souvent peu instruit, issu des classes populaires, et principalement employé dans l’agriculture ou l’industrie. Cette composition reflétait les structures sociales de la France de l’époque, marquée par une économie majoritairement rurale et un système de conscription universel mais inégalement appliqué.
Les noms des sept civils tués lors du Débarquement y figurent également, rappelant les souffrances endurées par les populations locales, victimes des bombardements, des tirs nerveux des sentinelles alliées, et des contre-offensives allemandes souvent brutales.
F. Cimetière privé de la famille de Guernon-Ranville.
[Insérer image G] Entre le cimetière civil et le cimetière militaire se situe le cimetière privé de la famille de Guernon-Ranville (F), témoignant de l’importance historique de cette famille aristocratique dans la région. Possédant le château de Ranville, les Guernon-Ranville ont marqué la vie locale par leur rôle politique et économique. La tradition des cimetières familiaux privés reflète leur volonté de perpétuer leur héritage.
G.Le bâtiment de la mairie/école.
[Insérer image H] Le bâtiment de la mairie et de l’école (G), construit en 1847, est un exemple typique de l’architecture communale du XIXe siècle. À cette époque, les garçons et les filles étaient scolarisés séparément, avec deux écoles distinctes, séparées par un haut mur. L’instituteur, qui occupait aussi la fonction de secrétaire de mairie, logeait à l’étage. Parmi ces enseignants dévoués figure Pierre Hilly, qui assura ses fonctions de 1920 aux années 1950. En reconnaissance de son engagement, l’école actuelle, construite dans les années 1980, porte son nom.
H. La place du Major Watson.
[Insérer image I] Baptisée en 2012, la place du Major Watson (H) honore cet officier britannique du 13e bataillon parachutiste, acteur clé de la libération de Ranville. Citoyen d’honneur de la commune, il initia le pèlerinage annuel des vétérans de la 6th Airborne Division, perpétuant la mémoire des combats. Son buste inauguré par le prince Charles en 2014, se situe dans les jardins de la mairie. Cette place a longtemps été bordée de platanes et servait de lieu de rassemblement pour les fêtes du village qui ont duré jusque dans les années 90. Des forains y installaient un manège et s’y déroulaient des feux de la St Jean et autres défilés de vélos personnalisés. A l’occasion des 6 juins de nombreuse personnalité sont passée par cette place avant de se rendre au cimetière britannique.
I.Le Moulin de la Tourelle.
[Insérer image J] Le Moulin de la Tourelle (I), construit au XVe siècle, est l’un des rares moulins encore debout dans le Calvados. Propriété de l’abbaye d’Aunay dès 1403, il illustre l’importance de l’agriculture céréalière dans l’économie locale. Bien qu’inactif aujourd’hui, il appartient à la famille Rohan Chabot et reste un symbole du patrimoine agricole de Ranville.
Une plaque rappel le passage par Ranville de la Brigade Piron composée de Belge et de Luxembourgeois ayant refusés la défaite de 1940. Cette brigade rattachée à la 6th Airborn à libérée la côte fleurie de Sallenelles à Honfleur.
J.L’atelier de Mécanique Générale et la forge.
[Insérer image K] L’atelier de mécanique générale et sa forge (J) étaient situés à proximité de la mairie et de l’église, à côté de l’actuel rond-point. Les maisons en face ont été construites dans les années 1930. En 1944, cette partie du village était peu densément peuplée, avec seulement 8 maisons et 18 habitants recensés en 1936.